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il y a 13 ans 20 023 Presse


Erosion : faire face aux risques côtiers en Afrique de l’Ouest

Agence Sénégalaise de l’information : ASI.info

Photos : Ivano Trabalza

ASI24 - (Dakar) En vue de réduire les risques liés à l’érosion côtière, onze pays côtiers d’Afrique de l’Ouest se sont dotés d’un schéma directeur d’aménagement du littoral, avec le soutien de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

L’UEMOA confiera au gouvernement du Sénégal la responsabilité de créer l’Observatoire du Littoral d’Afrique de l’Ouest (OLOA) à qui sera confiée l’animation à l’échelle régionale le suivi du littoral.

Basé sur une carte actualisée et un diagnostic de l’évolution de la zone côtière de la Mauritanie au Bénin, le schéma directeur réalisé par l’UICN, s’accompagne, pour les 179 secteurs identifiés, de recommandations en matière de suivi, d’aménagement et de protection de la côte, en fonction de leur sensibilité à l’érosion côtière et des enjeux sociaux et économiques qui les caractérisent.

La zone côtière ouest africaine a connu au cours des dernières décennies une croissance spectaculaire, et constitue un espace crucial pour l’économie des pays.

L’augmentation de la population et le développement rapide de secteurs tels que la pêche, le tourisme, le transport et l’industrie induit des compétitions pour l’accès aux réserves foncières et aux ressources naturelles, et se traduit dans certains pays par des conflits d’usage, une saturation des territoires côtiers et une dégradation des écosystèmes littoraux.

Parmi les réponses les plus efficaces face aux risques côtiers figurent la valorisation des infrastructures naturelles qui protègent les côtes, comme les mangroves, les dunes côtières ou encore les lagunes. Celles-ci sont soumises à des pressions excessives et souffrent de dégradations rapides qui contribuent à l’augmentation des risques.

La conservation des écosystèmes littoraux participe à renforcer la sécurité des personnes et la durabilité des investissements. Il convient de « lutter contre l’érosion côtière en faisant alliance avec la nature » a souligné Monsieur Ismail Binguitcha-Fare, commissaire de l’UEMOA chargé du Développement rural, des Ressources Naturelles et de l’Environnement dans son discours d’introduction de la réunion des ministres qui a adopté le schéma directeur du littoral d’Afrique de l’Ouest le 18 mai.

Tous les pays côtiers d’Afrique de l’ouest ont subi localement la force des éléments marins, provoquant le recul de la côte et la destruction d’infrastructures économiques, urbaines, touristiques et de quartiers d’habitation.

Les réponses apportées jusqu’ici par les États et par les opérateurs locaux, au travers de la mise en place d’ouvrages de protection, n’ont souvent eu comme effet que de retarder ou déplacer les effets d’un phénomène qui va en s’amplifiant, sans jamais permettre d’en traiter durablement les causes.

Les effets du changement climatique, aux premiers rangs desquels l’élévation du niveau de la mer et l’augmentation du rythme des évènements météorologiques extrêmes ne feront qu’accélérer et amplifier l’énergie naturelle provoquant l’érosion des côtes d’Afrique de l’Ouest.

Le Programme Régional de Lutte contre l’Érosion Côtière de l’UEMOA, dans sa prochaine phase, va accompagner la mise en place d’un observatoire du littoral ouest africain - OLOA, qui appuiera les onze pays dans le renforcement de leurs capacités de suivi et d’aide à la décision pour la zone côtière.

Les États ouest africains vont ainsi disposer d’un outil leur permettant de suivre l’évolution des dynamiques et de bâtir leur propres démarches d’aménagement et de gestion de leur littoral dans une vision et un effort de cohérence régionale.

L’enjeu est de maintenir et de renforcer la coopération régionale engagée. A l’issue de la réunion, M. Sidi Gueye, le directeur de cabinet du ministère de l’Environnement et des Parcs Nationaux du Sénégal, a invité les pays « à ne pas oeuvrer séparément. Après avoir travaillé ensemble dans le cadre de cette étude, les pays doivent continuer dans la cohérence et non dans la dispersion pour la mise en oeuvre des recommandations du schéma directeur ».

L’adoption du schéma directeur ouvre ainsi de nouveaux chantiers. En premier lieu il s’agira de diffuser les résultats des études dans les différents pays pour que, au-delà des experts qui ont contribué à l’étude, l’ensemble des acteurs vivant et travaillant sur le littoral, en charge des différents aspects de la gestion de la frange côtière, s’approprient cette logique régionale.

C’est pour avoir accompagné la Mauritanie dans le processus d’élaboration d’outils de gestion du littoral et pour sa capacité à mobiliser les acteurs dans des pays non membres, que l’UEMOA a confié à l’UICN la réalisation de cette étude régionale sur onze pays pour le suivi du trait de côte et la mise en place d’un schéma directeur du littoral ouest africain.

NB/ASI24